Combien d'argent laissez-vous sur la table à chaque transaction immobilière ? Pour un marchand de biens, la différence entre échec et réussite se joue souvent dans l'optimisation fiscale. Alors que la majorité des investisseurs s'acquittent docilement de frais de notaire standards, les professionnels passent de 5,8% à 0,715% sur ces charges grâce à un régime spécifique méconnu. La TVA, les droits de mutation, les émoluments du notaire et autres taxes foncières peuvent littéralement dévorer votre marge si vous ne maîtrisez pas les subtilités juridiques du statut de marchand de biens.
Entre engagement de revendre dans un délai précis, calcul du montant exact des droits d'enregistrement et exonération partielle de certaines sommes, le jeu en vaut pourtant la chandelle. Chaque opération d'achat-revente peut vous faire bénéficier d'une réduction significative sur ces coûts, transformant des projets marginalement rentables en véritables sources de profit. Découvrez comment structurer vos transactions pour que l'administration fiscale devienne, paradoxalement, votre meilleur allié dans la création de valeur immobilière. 👇
Qu'est-ce que les frais de notaire et comment sont-ils calculés ?
Définition des frais de notaire
Les frais de notaire constituent un ensemble de coûts obligatoires lors d'une transaction immobilière. Ils ne vont pas intégralement dans la poche du notaire – loin de là.
Ces frais se décomposent en plusieurs éléments:
- Droits de mutation: taxes versées à l'État et aux collectivités (80% du total)
- Émoluments: la véritable rémunération du notaire (environ 10%)
- Débours: sommes avancées par le notaire pour les formalités administratives
- Contribution de sécurité immobilière et autres taxes

Les frais de notaire sont comme une addition au restaurant, avec un prix de base et plusieurs taxes additionnelles. Vous commandez un plat (l'achat immobilier), mais c'est toutes les petites lignes en bas qui font grimper la note finale. 🙌
Calcul des frais de notaire
Pour un particulier achetant dans l'ancien, ces frais représentent généralement 7 à 8% du prix d'acquisition. Pour un bien neuf, ils chutent à environ 2-3% grâce à un régime fiscal différent.
Un appartement ancien à 200 000 € entraînera ainsi près de 15 000 € de frais pour un particulier.
Mais pour un marchand de biens, ce montant peut être réduit à environ 4,5% en tenant compte uniquement de la baisse des droits d'enregistrement.
Plusieurs simulateurs en ligne permettent d'estimer précisément ces frais. Ils prennent en compte la valeur du bien, sa nature (neuf/ancien), son emplacement (les droits varient selon le département) et votre situation (particulier/professionnel). 🫣
L'optimisation de ces frais devient un élément clé de votre rentabilité sur chaque opération immobilière.
Différences entre un achat classique et un achat marchand de biens
L'achat en nom propre vous expose à l'imposition classique des plus-values immobilières, soit environ 36,2% pour une résidence secondaire. Cette configuration n'est viable que pour des opérations occasionnelles, comme la revente d'une résidence principale.
En revanche, l'achat via une société (SAS ou SARL) vous permet d'accéder au régime spécifique des marchands de biens. Vous bénéficiez alors d'une réduction significative des droits d'enregistrement en contrepartie d'un engagement de revente dans un délai défini.
La structure professionnelle vous ouvre également la porte à la récupération de la TVA sur vos travaux et à une optimisation fiscale impossible en tant que particulier. Mais cela dépend du régime fiscal applicable à l’opération (TVA sur marge ou TVA sur le prix total). 💸
-> Voire notre article sur la TVA des marchands de biens
Si vous réalisez plus de deux opérations par an, la création d'une société dédiée devient non seulement avantageuse mais obligatoire pour éviter une requalification fiscale par l'administration.
Les avantages fiscaux du statut de marchand de biens
Le statut de marchand de biens offre un avantage concurrentiel substantiel dans le monde de l'immobilier.
C'est comparable à découvrir une porte dérobée – un raccourci légal vers la rentabilité que peu d'investisseurs exploitent pleinement.
Pourquoi un taux réduit s'applique-t-il ?
Le régime fiscal favorable accordé aux marchands de biens n'est pas un cadeau mais une reconnaissance de leur fonction économique. En effet, ils dynamisent le marché immobilier par leur activité professionnelle de rénovation et revente.
L'article 1115 du Code général des impôts prévoit que les droits d'enregistrement soient réduits à 0,715% (contre environ 5,8% pour un particulier) lors de l'acquisition d'un bien.
Cette réduction s'explique par la nature temporaire de la possession : le marchand n'achète pas pour conserver mais pour revendre, créant ainsi une fluidité économique. 💰
En parallèle, l'exonération de certaines taxes s'applique lorsque le bien est revendu dans un délai imparti, reconnaissant la valeur ajoutée créée dans l'économie locale.
L'impact des engagements de revente et de construction
Pour bénéficier de ces avantages fiscaux, le marchand de biens doit prendre un engagement formel lors de l'acquisition : celui de revendre dans un délai de 4 ans.
Cet engagement de revente est inscrit dans l'acte authentique d'achat. Si vous manquez cette obligation, vous vous exposez au paiement des droits non acquittés majorés d'un intérêt de retard.
Alternativement, un engagement de construire dans les 4 ans peut être souscrit. Cette option est particulièrement intéressante pour les opérations de division foncière ou de rénovation lourde. 🏡
Les délais peuvent paraître contraignants mais ils correspondent en réalité au cycle naturel d'une opération bien menée.
Exonération des droits de mutation sous conditions
Prenons un exemple concret : vous achetez un immeuble à 300 000 € pour le diviser en trois appartements.
En tant que particulier, vos frais de notaire s'élèveraient à environ 22 500 € (7,5% du prix total).
En tant que marchand de biens, vous ne payez que 2 145 € (0,715% du prix), soit une économie immédiate de plus de 20 000 €.
Cette exonération partielle des droits de mutation n'est maintenue que si vous respectez votre engagement de revendre dans les 4 ans. Les délais courent à partir de la date de l'acte authentique d'achat. 🧱
L'économie réalisée contribue directement à votre marge et vous permet soit d'être plus compétitif dans vos offres d'achat, soit d'absorber d'éventuels imprévus durant les travaux de rénovation.
Si vous envisagez de réaliser des opérations répétées de marchand de biens en nom propre, vous vous exposez à un risque majeur de requalification fiscale. L'administration considère qu'au-delà d'une opération (hors résidence principale), vous exercez une activité professionnelle non déclarée.
Les conséquences peuvent être sévères : redressement fiscal, majorations, voire poursuites pénales pour travail dissimulé. La création d'une structure juridique adaptée (SAS ou SARL) n'est pas une option mais une obligation légale pour exercer cette activité de manière régulière. 😎
3 stratégies pour optimiser les frais de notaire

L'optimisation des frais d'acquisition est comparable à un jeu d'échecs : chaque coup compte, et la victoire revient souvent à celui qui maîtrise les techniques avancées.
Voici trois stratégies que les marchands de biens aguerris utilisent pour maximiser leur rentabilité.
Acheter via une société
La structure juridique est la fondation de votre activité de marchand de biens. Le choix entre une SAS et une SARL dépend principalement de votre modèle économique.
La SAS offre une flexibilité remarquable dans la rédaction des statuts et la distribution des dividendes (imposés à 30%). Elle convient parfaitement aux entrepreneurs souhaitant réinvestir massivement leurs bénéfices.
La SARL permet de percevoir un salaire avec des cotisations sociales réduites, idéale si vous souhaitez tirer des revenus réguliers de votre activité.
Attention : la SCI n'est pas adaptée au marchand de biens car elle est de nature civile et non commerciale. Utiliser une SCI pour des opérations répétées d'achat-revente expose à un risque de requalification. 🤔
La négociation avec le notaire : est-ce possible ?
Si les droits de mutation sont fixés par la loi, les émoluments du notaire peuvent parfois être négociés, particulièrement sur les tranches supérieures du barème progressif.
Pour les opérations d'envergure (au-delà de 500 000 €), une remise pouvant aller jusqu'à 10% des honoraires est envisageable. Cette réduction porte uniquement sur la partie rémunération du notaire, pas sur les taxes.
La stratégie est simple : engagez la conversation en vous positionnant comme un professionnel qui réalisera plusieurs opérations. Proposez un partenariat sur le long terme plutôt qu'une simple transaction.
Les débours (frais administratifs avancés par le notaire) ne sont en revanche pas négociables car ils correspondent à des sommes réellement versées à l'administration. 🏛️
L'impact de la localisation sur les frais
Les droits de mutation varient selon le département d'acquisition du bien. Si la majorité des départements appliquent un taux de 5,80%, certains proposent un taux réduit de 5,09%.
À Paris, les frais sont généralement plus élevés qu'en province. Pour un bien de 500 000 €, la différence peut représenter jusqu'à 3 550 € d'économie en choisissant un département avec un taux réduit.
Cette variation ne concerne pas les marchands de biens bénéficiant du taux de 0,715%, mais elle reprend toute son importance si vous manquez à votre engagement de revendre dans les délais impartis.
Le choix géographique de vos opérations peut donc avoir un impact fiscal non négligeable si vous devez reporter la revente au-delà des cinq ans réglementaires.
Cas pratiques : comment réduire les frais sur un achat à 300 000 € ?

Les chiffres parlent plus fort que les explications théoriques. Examinons concrètement l'impact du régime marchand de biens sur votre rentabilité.
Ces exemples vous montreront pourquoi les professionnels peuvent se permettre d'acheter à un prix parfois supérieur tout en restant plus rentables que les particuliers. 👍
Simulation avec et sans frais réduits
Voici la comparaison pour un immeuble ancien à 300 000 € :
Statut | Frais de notaire | Total acquisition |
---|---|---|
Particulier | 22 500 € (7,5%) | 322 500 € |
Marchand de biens | 2 145 € (0,715%) | 302 145 € |
L'économie réalisée est de 20 355 €, soit près de 7% du prix d'achat initial. Cette somme représente souvent la différence entre une opération rentable et une opération à perte.
Si vous revendez ce bien après travaux à 400 000 €, cette économie correspond à 20% de votre marge brute potentielle (100 000 €).
Exemples d'optimisation en fonction du type de bien
Pour un bien ancien nécessitant des travaux de rénovation :
- Optez pour le statut de marchand de biens avec engagement de revente
- Bénéficiez du taux réduit de 0,715% sur l'acquisition
- Récupérez la TVA sur les travaux si vous êtes assujetti
Pour un bien neuf ou un terrain à bâtir :
- Le régime de TVA devient crucial
- Sur un terrain à bâtir, privilégiez la TVA sur marge
- Pour un bien neuf, anticipez la TVA sur le prix total à la revente
L'optimisation varie considérablement selon que vous divisez un immeuble, transformez un local commercial en appartements, ou simplement rénovez pour revendre. 🤑
FAQ : 5 questions sur les frais de notaire du marchand de biens
Les questions suivantes reviennent régulièrement chez les investisseurs qui explorent cette activité. Voici les réponses que vous cherchez.
Un marchand de biens peut-il acheter en son nom propre ?
Légalement, vous pouvez réaliser une opération ponctuelle en nom propre, typiquement pour votre résidence principale.
Cependant, dès la seconde opération, vous risquez une requalification en activité professionnelle par l'administration fiscale. La création d'une structure dédiée (SAS ou SARL) est donc indispensable pour l'exercice régulier.
Quel est le salaire moyen d'un marchand de biens ?
Il n'existe pas de salaire standard, car les revenus dépendent entièrement des opérations réalisées.
Un marchand débutant peut dégager entre 30 000 € et 50 000 € annuels, tandis qu'un professionnel expérimenté atteint facilement 100 000 € à 150 000 € par an. Certains réalisent des marges bien supérieures grâce à des projets d'envergure ou des niches spécifiques.
Peut-on acheter et revendre sans être marchand de biens ?
Oui, un particulier peut occasionnellement acheter et revendre un bien immobilier.
La différence réside dans l'intention : si votre but premier est la plus-value et non l'usage personnel, et que cette pratique devient régulière, l'administration fiscale vous qualifiera de marchand de biens de facto. Mieux vaut alors adopter le statut adéquat dès le départ.
Conclusion : Ce qu'il faut retenir
Les frais de notaire réduits constituent un avantage concurrentiel majeur pour les marchands de biens, avec une économie de près de 7% du prix d'acquisition.
Pour en bénéficier, créez une structure juridique adaptée, respectez scrupuleusement votre engagement de revente dans les 4 ans, et maîtrisez les mécanismes de TVA applicables à votre projet.
Le succès dans ce métier repose moins sur la chance que sur la connaissance approfondie de ces mécanismes d'optimisation fiscale. 🦾